Ces dernières semaines, les milieux pro-UE au sein de la politique, de l’économie et du monde académique gesticulent à nouveau et nous promettent la fin du monde si la Suisse, à travers le Conseil fédéral, ne se montre pas plus proactive avec la Commission européenne à la suite de l’abandon de l’accord-cadre. 30 ans après le refus de l’EEE, les euromilitants n’ont toujours pas changé de disque et nous répètent, comme un logiciel informatique qui bogue, le même morceau.
Le 26 juin dernier, sur les hauteurs du Lac des Quatre-Cantons, face au Grütli, les défenseurs de la souveraineté s’étaient réunis autour de notre fondateur, Christoph Blocher, et d’autres orateurs tels que le journaliste Roger Köppel, afin de célébrer l’indépendance préservée lors d’un rassemblement patriotique.
Si l’heure était à la fête ce jour-là pour les centaines de Suisses réunis face au Grütli, aucun n’était dupe et chacun savait qu’une fois le coup accusé, les euromilitants reviendraient à la charge à coups de menaces et d’assertions appuyées par de prétendues analyses, de nouveaux rapports et renforcée par les déclarations anxiogènes de « personnes proches du dossier » afin de nous faire regretter l’audace d’avoir affirmé notre indépendance politique.
L’aplaventrisme comme seul horizon
30 ans après le rejet de l’adhésion à l’EEE, en 1992, les complaintes sont donc identiques. Elles le sont sur la forme – il s’agit de faire peur aux gens – comme sur le fond. Afin de distiller la peur au sein de la population, on affirmait par la menace que sans l’accès à l’EEE, la Suisse était foutue et qu’elle retournerait au Moyen-Âge alors que ses voisins vogueraient dans un espace de prospérité et de richesse. Affirmer que c’est exactement l’inverse qui s’est produit serait prétentieux, mais serait presque plus conforme à la vérité.
Comme chacun le sait, la Suisse a eu raison de refuser l’adhésion à l’EEE et, partant, celle à l’UE. Notre pays à mieux prospérer que la moyenne européenne et la qualité de vie y est meilleure. Pourtant, depuis quelques semaines, on entend à nouveau les mêmes milieux réciter la même litanie menaçante. La Suisse courrait un grave danger d’avoir ainsi bravé la Commission européenne. Selon ces milieux, la seule chose à faire serait que le président de la Confédération, Ignazio Cassis, s’applaventrisse religieusement devant la présidente de la Commission européenne. Piètre posture que celle demandée par ces milieux élitistes.
La Suisse n’est petite que sur une carte
Face aux assertions pathétiques des euromilitants, il convient de rappeler quelques faits et données essentielles : la Suisse a une balance commerciale négative pour 15 à 20 milliards de francs chaque année. En d’autres termes, l’UE est bénéficiaire de nos échanges commerciaux pour des montants qui annuellement tournent à presque 20 milliards de francs.
A cela, il faut ajouter les près de 350'000 frontaliers qui possèdent un emploi en Suisse. Ce sont autant de postes de travail que la Suisse offre à des ressortissants étrangers qui, vu qu’ils sont domiciliés dans leur pays, seraient au chômage dans leur pays sans l’emploi qu’ils ont en Suisse.
La Suisse n’a aucun motif valable pour céder aux menaces. Loin de toute revendication isolationniste, la Suisse possède de nombreux atouts et autant de raisons de les préserver en restant indépendante. Le fait que nous soyons un petit pays sur la carte de l’Europe souligne d’autant plus que nous sommes petits seulement sur la carte.