La Suisse a toujours accueilli généreusement, mais de manière contrôlées les travailleuses et travailleurs étrangers en leur offrant des perspectives professionnelles et personnelles. Cependant, ces dernières années, la Suisse a perdu le contrôle de son immigration.
De Alexandre Cipolla
De plus en plus de populations désireuses d’un avenir meilleur affluent dans notre pays qui ne dispose plus des instruments lui permettant de gérer et de limiter efficacement leur nombre. L’UE a passé par là !
Notre pays doit retrouver sa souveraineté dans la gestion de ses frontières. Plusieurs pays européens se sont déjà rendu compte de l’inapplicabilité des accords Schengen en cas de crise. En septembre dernier, l’Allemagne de Merkel suivie par plusieurs Etats ont décidé de fermer provisoirement leurs frontières. La Suisse serait-elle finalement plus eurocompatible que les membres de l’UE en refusant de rétablir des contrôles et cela alors même que les Suisses ont montré leur volonté d’une plus grande maîtrise de l’immigration lors de la votation du 9 février 2014 ?
La proportion d’étrangers vivant en Suisse a explosé entre 1950 et 2010 pour passer de 5,9 à 22%. L’Office fédéral de la statistique prévoit une nouvelle augmentation massive en raison de l’immigration. Selon les différents scénarii, 10 millions de personnes pourraient alors vivre en Suisse d’ici une vingtaine d’années. Notre Conseil fédéral et les défenseurs de la libre circulation feraient bien de faire sienne les sages paroles de Charles de Gaulle qui rappelait dans les années soixante que: « pour pouvoir aboutir à des solutions valables, il faut tenir compte de la réalité ». En effet, il semble que les politiciens en soient complètement déconnectés.
Les conséquences de cette immigration incontrôlée ne se font pas attendre: routes et trains bondés, explosion des loyers et des prix des terrains, dumping salarial, travailleurs détachés et entreprises UE faisant une concurrence déloyale à nos entrepreneurs. Qu’en est-il de la criminalité étrangère, de la crise sociale et économique que l’on risque d’importer chez nous ? Aucune réponse crédible. Ne nous avait-on pas promis des mesures d’accompagnement lors de l’acceptation des bilatérales ?
En attendant, il devient urgent que nous exigions du Conseil fédéral une politique extérieure qui fasse preuve de courage, de transparence et de fermeté.
Alexandre Cipolla est juriste et enseignant, Député-suppléant, Troistorrents