Pour être tout à fait franc, l'ASIN avait su apprécier la quasi unanimité dans l’abstention (28 sur 30) du groupe PDC lors du vote tragique sur 16 décembre. Seules deux femmes PDC, de Berne et Zürich, avaient voté en faveur de ce déni de démocratie que nous avons connu ce jour-là. La ligne Pfister, toute en compromis, semblait fonder l'espoir futur d'un retour de ce parti aux valeurs de la démocratie.
C'était sans compter le Conseiller d'Etat PDC Jacques Melly, qui, sur les ondes de Rhône FM (dès 1:17), le 10 février dernier, au lendemain de la conférence de presse de l'ASIN, fustigeait celle-ci au prétexte qu'il trouvait :
"Un petit peu étonnant que l'on reproche au Conseil fédéral de ne pas avoir appliqué stricto sensos (sic) ce que le peuple avait décidé."
Or, il est amusant d'observer que ce constat n'a pas d'abord été formulé par l'ASIN, mais bien par le Conseil fédéral en personne, dans son communiqué du 21 décembre 2016, où celui-ci reconnaissait volontiers que :
"La solution retenue est compatible avec l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’UE, mais elle ne met pas entièrement en œuvre les dispositions constitutionnelles sur l’immigration."
Une application dans l'esprit, mais pas "à la lettre", comme le soulignait fort à propos le sociologue socialiste Nenad Stojanovic, auteur du référendum contre la loi d'application dans le seul but, selon ses dires, d'empêcher aux "populistes" de se plaindre.
Bref, comme souvent, Jacques Melly a tout faux, mais dans un canton où tout le monde se demande où peuvent bien se trouver les PDC de droite, Jacques Melly apporte un élément de réponse : pas de son côté !
NM