Depuis quelque temps l’UE exige sur tous les tons que la Suisse signe un accord-cadre. Il s’agit du rattachement institutionnel de notre pays au plus grand bricolage social réalisé depuis l’instauration de l’Union Soviétique. En fait, Bruxelles souhaite voir la Confédération adhérer sans restriction à son empire. La Suisse deviendrait le meilleur contributeur net et le bon peuple ne pourrait plus chipoter sur les accords bilatéraux. Cet « arrangement » s’il est accepté, imposera un cadre limitant drastiquement toute action politique autonome. Notre démocratie deviendrait enchaînée. Mais en plus, les chaines seraient constamment resserrées en raison de l’adaptation dynamique du droit ; ce qui signifie en clair que toute nouvelle norme de l’UE serait applicable automatiquement à notre pays.
Il s’agit ni plus ni moins d’un traité d’assujettissement. Tout différent à son application serait sanctionnée par des juges étrangers. La participation du peuple et des Cantons à la politique extérieure serait de réduite à néant. Le peuple serait privé de ses droits démocratiques. Il n’aurait plus rien à dire. L’avenir de notre pays se verrait transférer dans les mains de fonctionnaires de l’UE. Quand on sait comment ils fonctionnent on a de quoi s’inquiéter sérieusement.
Le principe fédéraliste subdivise la Suisse en trois niveaux politiques, la Confédération, les Cantons et les Communes. Si ce diktat est accepté, il imposera un quatrième niveau, celui de la bureaucratie bruxelloise qui écrasera les structures fédéralistes dont l’efficacité a été largement prouvée. Cet accord-cadre doit être rejeté absolument par la Suisse, car nos droits populaires uniques au monde seront sacrifiés sans contrepartie. Notre pays demeure la preuve tangible que tout va mieux sans les tracasseries administratives de l’UE. Il surpasse largement cette construction obsolète dans toutes les statistiques ; capacité d’innover, qualité de vie, charge de la dette ou stabilité financière. Et tout cela non pas malgré son indépendance mais grâce à son indépendance.
L’accord-cadre qu’on veut nous imposer détruirait cette voie unique vers le succès. L’acharnement centralisateur de Bruxelles va finir par pousser toute l’Europe dans l’abîme. Les commissaires européens devraient admettre qu’ils se sont trompés dans leurs calculs. L’accord-cadre constitue un élément de cet acharnement sur une politique perdante. L’UE boursouflée d’une législation tatillonne est un modèle de fin de série. Une nouvelle réflexion sur le futur de l’Europe doit être ouverte. La Suisse peut et doit y apporter une contribution déterminante justement parce qu’elle n’est pas membre de l’UE et parce qu’elle ne le sera jamais car l’accord doit être rejeté. Tout en poursuivant des relations amicales, la Suisse doit garder, dans l’intérêt de son économie et de ses citoyens une saine distance par rapport à la bureaucratie bruxelloise envahissante. Il en va de notre sécurité et de notre stabilité.
Jean-Dominique Cipolla
Membre du comité de l'ASIN