"Faut-il resserrer les contrôles aux frontières helvétiques ?", s'interroge innocemment le 24 Heures de ce jour suite à l'attentat de Berlin, dont le fauteur, Anis Amri, a pu traverser l'Europe de long en large sans jamais être inquiété le moins du monde.
Que la presse romande nous prenne pour des buses depuis des décennies, nous y sommes habitués, mais nous ne attendions pas à une telle collaboration de la part de nos élites parlementaires, des PDC les plus conservateurs à la gauche la plus abîmée.
Le but de l'opération était, bien sûr, de voler au secours de la vitrine des accords de Schengen dont les garanties de sécurité sont, de toute évidence et sans mauvais jeu de mot, au point mort.
Le système fonctionne, nous assure-t-on, le problème vient essentiellement de ce que le ci-devant Anis Amri n'a pas 'joué le jeu' de la formidable liberté de transit que nous offre la sacro-sainte Union européenne.
Celui qui entre dans notre pays "doit dire qui il est et d'où il vient", martèle sans rire le président du PDC Gerhard Pfister. La sanction est sans appel, les terroristes seront désormais contraints de s'annoncer ; autant dire que, chez Daesh, on tremble.
La PLR Corina Eichenberger fait tout aussi bien, qui veut baguer les frontaliers (oui... les frontaliers) pour enregistrer leurs allées et venues, ce qui, bien sûr, sera déterminant contre les migrants du djihad... Djihad qui fait reculer l'Europe de dix siècles, mais hors de question pour Filipo Lombardi d'instaurer des contrôles qui nous feraient "revenir en arrière de dix à quinze ans". Lombardi qui veut encore nous faire croire que les contrôles systématiques d'alors sont moins efficaces que leur totale absence, en ce qu'un "seul un véhicule sur 100 ou sur 200 était vérifié". Logique radicale...
Mais la palme revient à l'indicible Carlo Sommaruga, qui, lui, appelle de ses vœux un renforcement des contrôles : "Je peux imaginer des mesures ciblées. Que l'on augmente, par exemple, les contrôles durant le Forum de Davos ne me pose pas de problème." Oui, vous lisez bien, comme en France pendant la COP 21, les frontières peuvent exister, mais seulement pour protéger les riches et les importants. La piétaille qui crève sur les promenades ou dans les marchés de Noël peut bien aller se faire voir. Pour tous sans privilèges !
Le socialiste relève encore que, "dans les drames récents, les auteurs étaient des personnes identifiées comme dangereuses. Selon lui, c'est davantage à ce niveau qu'il faudrait agir, en les surveillant davantage." Surveiller davantage, oui, mais partout ailleurs que sur les frontières.
Voilà alors l'avènement subtil de la politique socialiste : prêcher l'ouverture au monde pour en arriver à l'enfermement intérieur de ces populations dont les gouvernements de gauche ont toujours choisi de se défier et de tenir d'une main de fer.
Le peuple doit reprendre sa liberté, elle passe par le contrôle des frontières.
Adrien de Riedmatten
Coordinateur Suisse romande.