Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et du sport (DDPS) a annoncé le 26 février 2016 par un communiqué qu’une conférence de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de ses prétendus partenaires se déroulerait du 16 au 17 février 2016 à Zurich avec pour thème principal la coopération militaire. Plus de 100 officiers venant de plus de 40 pays vont s’entretenir au sujet de l’orientation future de la collaboration dans un environnement de sécurité en évolution rapide. La Berne fédérale compte aussi commémorer le 20e anniversaire de la participation de notre pays au Partenariat de l’OTAN pour la paix (PfP).
Le Conseil fédéral et le DDPS jouent avec le feu. Au lieu de renforcer la neutralité perpétuelle et armée, ils célèbrent sur le sol de la Suisse neutre l’adhésion rampante à l’OTAN dans un cadre militaire international. La situation géopolitique confirme la lutte que l’ASIN a menée pendant des décennies en faveur d’une neutralité crédible. Les jeux de pensées «La sécurité par la coopération» et «Neutralité active» se sont volatilisés. Les conflits et modifications des rapports de force actuels requièrent d’urgence une plate-forme neutre pour donner une chance à notre diplomatie de paix. L’ONU et l’UE ont échoué dans la crise de l’Ukraine et dans la guerre en Syrie. Il est assez grotesque que la Suisse neutre organise à Zurich une cérémonie dans le cadre de l’OTAN. Par cette politique opportuniste qui cherche à se rapprocher de l’OTAN, le Conseil fédéral met par ailleurs en danger la sécurité de notre pays. Le gouvernement de notre pays et les responsables du DDPS seraient mieux inspirés de trouver enfin le courage pour engager des troupes suisses dans la zone frontalière pour renforcer le corps des gardes-frontière pour donner à l’UE un signal fort face son échec en matière de politique des réfugiés. Un apéritif de l’OTAN à Zurich dessert assurément notre crédibilité et sécurité.