Vaincu magnifique pour les uns, perdant aigri terré dans son boudoir pour les autres, Oskar Freysinger, plus formidable locomotive que la droite romande ait connu, a vécu cent vies de militants. Il renaît aujourd'hui dans la gloire honoraire de ceux qui sont partis trop vite, critique mais pacifié, pour éclairer ces générations d'hommes et de femmes qui n'ont pas cessé d'attendre un monde meilleur le 19 mars 2017.
L'on peut reprocher peut-être bien des choses à Oskar Freysinger, mais jamais d'avoir renoncé d'espérer et de combattre pour ses idées. Longtemps seul parlementaire sans attaches financières ni conseils d'administration, il a dû lutter pour exister dans un monde où tout est souvent perdu d'avance. On dit qu'il s'est nourri de la presse pour faire la fine bouche une fois qu'elle ne lui servait plus. Passionné de peuple, Oskar Freysinger voulait parler aux gens. La presse est-elle encore ce canal de l'homme vers l'homme ou bien a-t-elle, à dessein, distordu, tronqué, ce rapport ? La presse est-elle libre, le peuple est-il otage ?
Oskar Freysinger, conseiller d'Etat honoraire - et pas qu'un peu - affrontera un fidèle adversaire, l'ancien rédacteur en chef de l'Hebdo, M. Alain Jeannet, demain, vendredi 13 octobre 2017 au château d'Aigle, salle des Excellences, dès 19h30. Un débat au sommet !
Une plume et une parole enfin libérées, Oskar Freysinger dit tout et plus encore, et hurle cette envie de liberté qui ne l'a jamais quitté. Une force et une indépendance nouvelles, même chez cet homme que l'on savait déjà trop libre. L'an 1 du renouveau conservateur. Interview exclusive.
ASIN: Où en êtes-vous ?
Oskar Freysinger: J’étudie le soufisme. Roumi et Saadi en particulier. C’est une pensée mystique fascinante.
Que pensez-vous du traitement médiatique qui vous a été réservé lors de la dernière campagne ?
Pathétique, à l’image des médias modernes.
La presse a-t-elle couvert les positions de vos adversaires (Foraus & Cie) ?
Evidemment. A haute dose.
Qu'est-ce que l'indépendance de la presse ?
Une chimère.
La presse romande est-elle substantiellement indépendante ?
Elle prétend l’être et croit même ce qu’elle prétend, mais elle ne l’est pas.
Quelle est l'orientation politique et idéologique de la presse romande en 2017 ?
Ecolo-bobo, mondialiste, pro LGTB, politiquement correcte, moralisante et binaire.
Pensez-vous que l'homme de droite romand soit prisonnier de la presse aujourd'hui ?
Il paye Billag pour se faire matraquer tous les jours par un charabia socialo-écolo-communiste.
La droite peut-elle s'affranchir de sa dépendance ou l'achat d'un titre par un riche mécène est-il la seule issue pour recouvrer un semblant de liberté ?
La droite mondialiste joue le jeu de la gauche mondialiste. Leur adversaire commun est la droite conservatrice et souverainiste. L’exemple de la « Weltwoche » et de la « Basler Zeitung » montre que lorsque ces milieux entrent dans le marché de l’information, ça crée effectivement un certain pluralisme.
Doit-on imposer (même aux sourds et aux aveugles) un service public à 24 chaînes de TV et radio par voie de redevance ?
C’est injuste et absurde.
Que diriez-vous à un jeune politicien qui souhaiterait s'engager comme vous l'avez fait il y a 20 ans ?
S’il est un peu masochiste, très solide dans ses convictions et qu’il a des nerfs d’acier, il pourra survivre dans le nid de crotales qui l’attend.
Comment voyez-vous l'avenir de la Suisse ?
Meilleur que celui de l’UE.
Que peut faire l'ASIN dans cette perspective ?
Se battre sans relâche et pied à pied pour la souveraineté du pays, les droits populaires et la neutralité.
Propos recueillis par Adrien de Riedmatten