Nul n'est besoin d'être un grand mathématicien pour comprendre: Un pays de 8 millions d'habitants, avec un taux de chômage figurant parmi les plus bas en Europe, ne peut résoudre les problèmes d'un marché économique européen de 500 millions d'habitants, dont les chiffres du chômage sont 2 à 8 fois plus élevés, selon les pays.
La libre circulation des personnes entre la Suisse et l'Union Européenne est une aberration. Même un enfant en âge scolaire de 1er cycle comprend cette adéquation.
Or, on essaie de faire taire les voix qui s'élèvent contre cette aberration: on brandit la fameuse "clause guillotine". Pourtant, il est clair si l'on se penche sur les autres accords liés à celui-ci, l'UE a autant d'intérêt à les maintenir que la Suisse. Et puis, mettons des mots sur les choses: où est notre courage politique ? Devons-nous continuer à courber la tête devant le dictat européen, fait de menaces à peine voilées ?
Posons-nous les bonnes questions: pourquoi la Suisse est ce qu'elle est ? Pourquoi avons-nous jusqu'ici pu amener notre pays au niveau qui est le sien ? Nous sommes considérés dans le monde entier comme l'un des pays les plus démocratiques au monde, sinon LE plus démocratique. Notre système, permettant à notre peuple de se prononcer, donc d'avoir souvent le dernier mot sur des décisions importantes, démontre que la fameuse "vox populi" est aussi la voie de la sagesse.
Voyons maintenant les faits:
Selon une source de la RTS et de l'ATS, le 15.11.2013, "depuis l’accord sur la libre circulation des personnes entre l’UE et la Suisse en 2002, le nombre de frontaliers a doublé dans les trois cantons lémaniques; selon une étude publiée vendredi, il est passé de 44'500 à 90'300 en 2012. Parmi ces frontaliers, 98% habitent en France, 72% travaillent sur sol genevois, 25% dans le canton de Vaud et 3% en Valais."
La part des emplois occupés par les frontaliers augmente
La croissance relative des frontaliers dans ces trois cantons (+7,3% en moyenne annuelle) étant supérieure à celle de l’ensemble des emplois dans la région (+1,7%), la part des emplois qu'ils occupent a augmenté. Elle est passée de 7% en 2002 à 12% en 2012.
Ces quelques chiffres sont tirés d’une étude statistique commandée par le CdL à "Statistique Vaud".
Elle a été présentée à la presse par Guy Larmanjat, président du CdL et vice-président du Conseil général de l’Ain et Pascal Broulis, conseiller d’Etat vaudois, président de la Commission Populations frontalières et affaires sociales".
Ne pas mettre en relation cette réalité avec celle de l'augmentation des chiffres du chômage, dans ces mêmes cantons, n'est pas seulement irresponsable, c'est même une preuve de mauvaise foi manifeste.
Voyons de plus près les chiffres du chômage pour ces cantons romands:
Selon le journal "Le Matin" du 9.12.2016: "Le nombre de chômeurs en Suisse a augmenté de 4697 personnes en novembre, par rapport à octobre, pour s'établir à 149'228. Le taux de chômage s'est élevé à 3,3% de la population active, contre 3,2% le mois précédent.
Le taux navigue autour de 3,1-3,3% depuis le mois d'avril. Cependant, au début de l'année 2016, il se situait encore à 3,6%, rappellent les chiffres publiés vendredi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Le canton de Neuchâtel, où le taux de chômage a augmenté de 0,2 point, à 5,9%, en novembre, reste largement en tête des cantons les plus touchés de Suisse. Mais c'est le Valais qui a connu la plus forte hausse du pays le mois dernier (+0,5 point), pour des raisons saisonnières essentiellement. Son taux atteint 3,8%.
Genève est le 2e canton de Suisse le plus affecté par le chômage, avec un taux de 5,4%, en recul de 0,1% en novembre. Le canton de Vaud où le taux a atteint 4,7% (+0,1 point) le mois dernier arrive en 3e position, selon les chiffres publiés vendredi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Dans le Jura, le taux de chômage est resté stable en novembre, à 4,6%. Fribourg, qui a vu son taux de chômage progresser de 0,1%, à 2,7%, est le seul canton romand où le taux est en dessous de la moyenne nationale."
Récapitulons: 5,9% pour le canton de Neuchâtel, 5,4% pour le canton de Genève, 4,7% pour le canton de Vaud, 4,6% pour le Jura. (moyenne nationale 3,3%). Donc parallèlement à une très forte augmentation des travailleurs étrangers en Suisse due à la libre circulation, soit une augmentation du simple au double, les cantons limitrophes ont vu leur taux de chômage exploser. Oserait-on encore dire qu'il n'y a pas un lien de cause à effet ? D'aucuns le prétendent (!).
A ceux qui nous alignent des chiffres pour nous faire croire à quel point notre économie aurait à perdre d'une sortie de la libre circulation, nous devons demander également une étude de ce que nous avons à perdre pour financer tous ces chômeurs supplémentaires, sans compter les personnes en fin de droit, qui sortent des statistiques, mais néanmoins doivent être soutenues par l'aide sociale. Ainsi que le coût humain de ces personnes laissées pour compte parce que trop "âgées" pour retrouver du travail, (50 ans et plus !).
La seule conclusion à tirer de ce triste constat est : Nous devons définitivement renoncer à la libre circulation. Malgré la clause guillotine, car même si elle s'appliquait, nous avons plus à perdre qu'à gagner de cette situation.
Il est temps de nous affirmer face à l'Union Européenne et de mettre les intérêts de la Suisse en avant.
Elvira Cerezo