Jean-Claude Juncker en plein délire, persuadé que la politique agricole commune de l'UE sert à protéger 22 millions d'agriculteurs et 44 millions d'emplois...
Il se fend même de superbes envolées lyriques sur les mérites ancestraux de la ruralité :
"Le monde de la ruralité, d'une façon générale, est un monde qui travaille. Vous n'estimez pas que le travail interrompt vos loisirs : vous travaillez. Souvent avec abnégation, par sens du devoir, par tradition familiale. Aussi pour la fierté que vous retirez, et à juste titre, de votre mission qui est essentielle et qui est indispensable: celle de nourrir nos concitoyens."
Non, monsieur Juncker, la fierté c'est fini, sous la coupe de votre petite organisation, rien qu'en France, par exemple, un agriculteur se suicide tous les deux jours...
Le pire est qu'il en est bien conscient :
"Parfois dans mon pays je disais à ceux qui ne travaillent pas dans l'agriculture de s'imaginer que le travail gratuit qui est fait par l'agriculture aurait un coût énorme si ce travail devait être fait par des fonctionnaires ou par des ouvriers d'Etat."
Le travail gratuit des paysans, voilà le programme de l'UE pour parvenir à l'autarcie alimentaire du continent. La politique des paiements directs - qui sert, quoiqu'en dise M. Juncker, plus aux fonctionnaires qu'aux agriculteurs - a brouillé la logique des marchés et mis la quasi-totalité des petits producteurs sur le carreau. Si l'on ne réagit pas très vite, la réalité française sera bientôt la nôtre.
Bonus - La perle du mois : "Moi je ne veux pas d'une Europe qui dépend de la volonté des autres"; ben voyons, CETA, TAFTA et tout le tralala, suivez mon regard.