Eurostat vient de livrer la dernière fournée des données de PIB par habitant et par région de l'Union européenne. Des chiffres éloquents illustrant tout à la fois les raisons essentielles du Brexit et les profonds déséquilibres qui auront, tôt ou tard, raison de l'utopie européiste.
Les chiffres de l'année 2015, pour les 28 états de l'Union, dévoilent des inégalités flagrantes jusqu'à des différences de revenus d'un rapport de 1 à 20 d'une région à l'autre. Donc, en clair, un citoyen de l'espace Schengen aura le choix de rester chez lui, dans son pays, à travailler pour un salaire de misère ou de s'en aller, sans contrainte d'aucune sorte, gagner 20 fois son salaire dans une autre région. Que feriez-vous à sa place ? D'un autre côté, dans les régions dominantes, on est ravis de voir débarquer cette main-d'œuvre qui, pour un tel bénéfice, sera bien prête à quelques sacrifices. Un vaste jeu de l'avion à envergure continentale, un développement sous perfusion pour garantir la suprématie économique de quelques uns sur tous les autres.
Quatre régions seulement dominent l'UE, qui font mieux du double de la moyenne: Londres (Inner London-West 580%), Luxembourg (264%), Hambourg (206%) et, ô surprise, Bruxelles (205%). A l'autre extrême, la Bulgarie, la Roumanie et la France avec Mayotte, sont dans un mouchoir de poche aux environs de... 30%. L'ouest domine, l'est trime et le sud déprime...
Pour les derniers enthousiastes qui, à l'image du conseiller national socialiste Roger Nordmann, rêvent de voir la Suisse se ranger au nombre des contributeurs, et des profiteurs, des inégalités européennes, il faut comprendre avant tout que cela aura un coût.
Pour gagner l'accès à une position dominante qu'elle tient déjà, la Suisse devra payer ce droit en soutenant les échecs économiques de ses partenaires européens. Partenaires qui s'obstineront à prendre les décisions que nous leur voyons prendre depuis une trentaine d'années. Mais qu'importe, la politique unioniste flatte un vague agenda mondialiste bien-pensant, il faudra payer sans discuter. Pour maintenir sa position, la Suisse n'aura plus d'autre choix que de faire comme tous les autres, profiter abusivement du système de Schengen et de sa mécanique de délocalisation de main-d'œuvre à bas coût. Les conséquences sont connues, immigration incontrôlée, poids sur les aides sociales, les infrastructures, criminalité, terrorisme, chômage etc. Si les Anglais ont signé leur bon de sortie c'est sans doute que la martingale ne devait plus être si avantageuse que cela.
A titre de comparaison, le PIB moyen par habitant suisse de 2015 est de 78'000 francs, soit aux environs de 72'000 euros, le taux européen global est à... 28'000 euros. Une adhésion nous ferait-elle monter ou descendre ? L'Allemagne est à 37'000, l'Autriche à 39'000, la France à 32'000, l'Italie à 27'000. L'Angleterre titre à 39'000 mais Londres pointe à 67'000. Les Anglais se sont certainement dits que la Suisse n'était pas si loin et qu'ils pouvaient mieux faire.
AR