Cela n’a pas fait beaucoup de bruit. Auprès des médias s’entend. C’est bien dommage. Car l’ancien chancelier, aujourd’hui âgé de 95 ans, n’y est pas allé par quatre chemins sur la situation ukrainienne dans l’interview qu’il a accordée au quotidien allemand Bild (16 mai 2014).
"Le danger que la situation s'aggrave comme en août 1914 grandit de jour en jour" – "La situation me parait de plus en plus comparable. L'Europe, les Américains et aussi les Russes se comportent comme ce que décrit l'auteur Christopher Clark dans son livre 'Les somnambules'", a-t-il ajouté.
Mais c’est l’attitude de l’UE, des ses fonctionnaires et de ses bureaucrates, qui "comprennent trop peu" la politique étrangère qui l’exaspère. Bruxelles "se mêle trop de politique étrangère, alors que la plupart des commissaires européens la comprennent à peine", ajoute-t-il. "L'exemple le plus récent est la tentative de la Commission européenne d'intégrer l'Ukraine. Et après encore la Géorgie. Pour mémoire, la Géorgie se trouve hors de l'Europe. C'est de la mégalomanie. Nous n'avons rien à y faire', martèle-t-il.
Pour contrebalancer le pouvoir de la commission européenne, "composée de 28 commissaires et de milliers de bureaucrates", M. Schmidt appelle à un "putsch" qui donnerait davantage de prérogatives au Parlement européen. "Cela réussira seulement si le Parlement se révolte", a-t-il dit 19 jours avant les élections européennes qui ont vu, dans un premier temps, les populations se révolter…