Les statistiques sorties hier démontrent qu’au deuxième trimestre, la zone Euro affiche une croissance nulle, juste un an après la sortie de la récession et des messages optimistes de la part des responsables indiquant que la crise serait surmontée. Il s’avère aujourd’hui, qu’il en est rien.
C’est surtout le recul de la croissance de l’Allemagne (le PIB s’est rétracté de 0.2% pendant le deuxième trimestre) et la stagnation du PIB français qui sont à l’origine de l’absence de croissance dans l’union monétaire.
Dans un tel contexte, l’économie européenne devrait s’ouvrir à de nouveaux marchés et approfondir les relations économiques avec les Etats tiers, afin de générer croissance et emploi. Mais elle fait l’inverse. En appliquant des sanctions contre la Russie, les Etats de la zone Euro se sont tiré une balle dans le pied. Ils ont perdu un marché d’exportation important et en croissance, ayant une situation financière plus stable que la majorité des Etats de l’UE, notamment en ce qui concerne l’endettement. D’une autre part, la politique de sanctions ne va nullement faire plier Vladimir Poutine. Au contraire, celui-ci réplique en appliquant des sanctions contre les pays de l’UE. A présent, ce sont les producteurs de fromage irlandais et les exportateurs de fruits espagnols et italiens (deux pays qui échappent à la baisse de la croissance) qui risquent de sentir le retour du bâton, sans parler des pays de l’Europe orientale, fortement dépendant des échanges avec le grand voisin russe.
En s’éloignant de la Russie, l’UE s’est jetée dans les bras des Etats-Unis. Ceux-ci ont investi un billion (= mille milliards ou 1'000'000'000'000) de dollars dans l’économie Européenne depuis le début de la crise, sans que ceci n’ait permis à la zone Euro d’en sortir. Mais le pire reste à venir. Selon la banque pour les règlements internationaux, les investisseurs ont placé entre 710 billions et 1000 billions d’Euros dans des produits dérivés, ce qui risque de former la plus grande bulle financière jamais connue. Ces produits financiers sont des produits à haut risque et comprennent des « actifs pourris » ne représentant pas de réelle valeur. La crise financière de 2008 n’aura pas servi de leçon.
Les pays de la zone Euro sont d’ores et déjà dans une situation catastrophique. La France est pratiquement en défaut de paiement et représente le principal risque pour l’économie de tout le continent. Les dettes publiques des Etats de la zone Euro n’ont fait que d’augmenter. Et les citoyens européens ont eu à payer pour les erreurs des banques. Les tensions sociales sont palpables dans toute l’Europe. En bref : aucune leçon de la crise n’a été retenue.
Dans ce contexte, la Suisse doit préserver son indépendance. L’arrimage du franc à l’Euro, et l’achat en masse d’Euros par la BNS, représente un risque inestimable pour l’économie et la place financière Suisse. Seule une politique économique ouverte au monde – et non centré sur l’Europe – permet d’amortir les risques pour notre pays. Mais il est permis de douter que les responsables aient tiré les leçons du passé.