Voici une année que la Croatie est entrée dans l’Union européenne. Ce pays était déjà en difficultés avec un produit intérieur brut en baisse de 13% depuis cinq ans. Avec des perspectives économiques à la stagnation, la Croatie qui enregistre le troisième taux de chômage le plus important en Europe (17,2 % en mars 2014, un jeune Croate sur deux est sans emploi) aura bien de la peine à se relever. En devenant membre de l'UE, le gouvernement de Zoran Milanovic attendait « d’importants bénéfices à long terme, tout en acceptant les conséquences négatives à court terme ».
Or, après une année passée au sein de l’Union européenne, la Croatie se retrouve avec une "procédure pour déficit excessif" décrétée par Bruxelles. En effet, son endettement a passé de 59,6% à 64,7%. Zagreb a aussitôt décidé des mesures d’austérité, imposées par la commission européennne, ce qui enfoncent un peu plus le pays dans la crise. Or, pour se moderniser et stimuler son économie, la Croatie a besoin de nouvelles infrastructures, ce qu’elle ne peut pas assumer sans s’endetter davantage, ce qu’interdit le programme national de réforme de la Croatie pour 2014 de la Commission européenne.
La perspective de trouver des hydrocarbures dans la mer Adriatique est la seule bonne nouvelle. Le bénéfice financier espéré pourrait être une belle manne pour remplir les caisses de Zagreb, mais l’exploitation commencerait dans le meilleur des cas dans une dizaine d’années. Et les travaux ne seront pas gratuits.
Lors des dernières élections européennes, seuls 20,84 % des électeurs avaient pris part au vote, ridiculisant le sens même du scrutin. Une année après son adhésion, le sentiment de subir le sort de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal et de Chypre a certainement refroidi davantage encore les ardeurs.